2007 — ATELIER DE CINEMA – MULTIPLES DE UN

En posant la caméra Bell Howel et l’enregistreur Nagra dans les mains des patients de l’hôpital de jour de Martigues, en les donnant spontanément, nous sommes entrés de plain-pied dans le mouvement ininterrompu de leur poésie.

De celle qu’ils portent avec eux tous les jours et qui au contact de la bande magnétique et de la pellicule vient prendre forme de manière brute et sans détour.

Ce lien direct qui va de l’intérieur vers les films, déboussole et crée une possible liberté d’expression. Cette traduction ne ressemble pas au langage que l’on connaît et ne nous retient pas par empathie. Mais alors, ils nous emportent, car c’est la part de l’intime, celle qu’on ne visite pas au quotidien, que nous regardons maintenant comme dans un songe doux, effrayant, drôle. On retourne à des sensations primordiales et comme dans un miroir leur geste nous font traverser nos vies, dans l’humidité d’un bois, dans l’innocence de l’enfant, au son du départ pour l’aventure et à la conquête des airs.