2012-… — ATELIERS DE SENSIBILISATION – LE MONDE SONORE AU CINÉMA

A partir de visionnements d’extraits de films d’une grande diversité, ou de court métrages, de jeux de devinettes, de manipulations d’objets ou d’instruments de musique, l’atelier a pour ambition de sensibiliser au monde sonore du cinéma et démontrer en quoi le son est un élément constitutif de l’œuvre cinématographique elle-même.

  • Durée : Environ 4h (2 séances de 2h)
  • Lieux : Médiathèque d’Arles
  • Intervenant(s) : Anne Verrier
  • Public : Entre 20 et 25 élèves de primaire âgés de 6 à 12 ans

L’objectif est d’apprendre aux enfants à être des spectateurs actifs et avertis, leur faire appréhender les différents rouages du cinéma pour les sensibiliser au fait que les œuvres cinématographiques sont construites. L’idée n’est pas de désenchanter le cinéma mais bien au contraire de les aider à explorer leurs émotions de spectateurs.

L’atelier se déroule sur deux séances de 2h chacune, en général, mais la durée peut varier en fonction de l’âge, de la capacité d’attention et de la place qu’aura pris le temps de paroles des enfants. La séance se termine toujours par un court métrage.

Découverte

Les enfants sont invités à fermer les yeux et à écouter une bande sonore (par exemple, un extrait de Plat du jour de Matthew Herbert, 2005). Il leur est demandé ensuite de donner leurs impressions : quels sont les différents sons entendus, situer le lieu, le contexte,les émotions ressenties…?

La majorité des enfants se sont racontés une histoire : ce qui nous permet d’évoquer le concept de Cinéma pour les oreilles, de sensibiliser les enfants à l’importance de l’effet produit par la bande son même en l’absence d’image.

Même travail avec la projection d’un extrait (d’abord sans puis avec image) de Mon oncle de Jacques Tati. l’extrait dure 3 minutes ; le personnage doit surveiller la fabrication des tuyaux dans une usine mais il s’endort. Les enfants comparent ce qu’ils ont cru entendre et la réalité de la scène.

Un peu d’histoire

Le cinéma était muet à sa naissance ; projection du film des frères Lumière : L’entrée du train en gare de La Ciotat (1895) 33 secondes. Le film est projeté avec en fond sonore, le bruit du projecteur.

Cet extrait est suivi (pour les enfants de plus de 6 ans) par la projection de l’extrait du film de Scorsese, Hugo Cabret dans lequel Mélies assiste à la première projection des frères Lumière sous un chapiteau. Ainsi, les enfants sont en présence de deux films d’époques très différentes, ce qui permet d’aborder aussi la notion de reconstitution historique.

Comment faisait-on, à l’époque, pour que les spectateurs comprennent les films muets ?

Projection d’un extrait du film de Charles Chaplin, Charlot policeman (1917), où Charlot, tout nouvellement promu policier, réussit tout seul à neutraliser une énorme brute.

Avec les enfants, on relève les indices utilisés par le réalisateur pour la compréhension de la scène : la façon de surjouer, le maquillage exagéré des personnages, leur gestuelle, etc… Puis la présence de la musique : elle ponctue, annonce chaque évènement ; elle est jouée par un pianiste face à l’écran ou par un orchestre…

On projette également des extraits de films où l’on voit l’accompagnement par orchestre à l’époque du muet mais aussi à notre époque, comme avec le Philarmonique de la Roquette (groupe arlésien de musiciens).

Projection d’un extrait présentant une machine à bruit dans le film de Bromberg et Lange : Les premiers pas du cinéma : à la recherche du son.

Plusieurs extraits du film Chantons sous la pluie de Stanley Donen (1952) sont utilisés pour illustrer, avec humour, les débuts du parlant.

Bruitage

Après ce chapitre historique on propose aux enfants de s’imaginer bruiteurs au cinéma : cachés, ils doivent, à l’aide de divers matériaux (bâton de pluie, cailloux, eau,…), faire deviner leurs intentions. On termine la séance de bruitage par la projection d’un extrait de film mettant en scène un bruiteur en pleine activité.

La séance se poursuit avec un jeu de questions réponses : projection de films sans image et les enfants doivent imaginer de quoi il s’agit. Ce sont des extraits choisis pour leur capacité à faire naitre des émotions telles la peur, la joie, l’humour,…ou imaginer un genre : suspens, western, comédie, …

L’atelier se termine par un film à voir en entier : soit Ferrailles de Laurent Pouvaret (1996) film d’animation dont la bande son est faite de bruits de ferrailles sans aucune parole ou d’un épisode de la série Les minuscules dans laquelle chaque animal est caractérisé par le bruit qu’il émet.