2010 — ATELIER DOCUMENTAIRE – LES LIERRES HIER, AUJOURD’HUI ET DEMAIN

Cet atelier, construit avec la responsable et l’animateur jeunesse du centre social, avait pour objectif à la fois de faire découvrir aux jeunes fréquentant le centre, les outils du cinéma et son langage et de mener avec eux un travail documentaire sur la mémoire du quartier, avec la contrainte d’ amener les jeunes à rencontrer des habitants du quartier.

Laurent Thivolle, réalisateur, a été choisi pour mener cet atelier, coordonné et accompagné par David Perrin.

_ Date de l’atelier : Du 8 février au 19 Mai 2010

Nombre de séances : 15 séances de 2h30 à 3h (5 séances de visionnage de film, 6 séances de tournage et 4 de montage)

Intervenant(s) artistique(s) : Laurent Thivolle assisté de Caroline Beuret au montage.

Public concerné : un groupe de 16 jeunes de 13 à 16 ans fréquentant le centre social Les Lierres.

Restitution proposée : festival « Festi’sol » à St Cannat, Semaine Assymétrique du Polygône Etoilé à Marseille.

L’atelier a comporté deux phases:

Une phase de découverte de films (5 séances de 2h30 du 8 au 16 février 2010)

Cette phase consiste à proposer aux jeunes une culture commune du cinéma et des échanges autour de formes artistiques éloignées de leur culture de l’image. Afin de construire un rapport privilégié aux œuvres, les jeunes ont donc vu des films ensemble, ont formulé des préférences et les ont argumentées. Ces préférences se sont par la suite traduites lors des choix d’image pour le tournage.

Films projetés lors de ces séances :

« Moi un Noir » de Jean Rouch

« Les baies d’Alger » de H.Ferhani

« Vidéomapping » de T.Roeskens

« Ici » de L.Thivolle,

« Le passager » de A.Kiarostami

« Questions d’identités » de D.Gheerbrant (extrait)

« Alimentation générale » de C.Briet (extrait)

« L’esquive » de A.Kechiche (extrait)

« Chroniques d’un été » de J.Rouch (extrait)

« Lettre à la prison » de M.Scialom (extrait)

Une phase d’expérimentation de la pratique de réalisation

(6 séances de tournage et 4 de montage soit 10 séances de 3h du 16 février au 19 mai 2010) :

Au regard des films visionnés, des envies du groupe et de la demande thématique du centre social, il a été décidé de procéder à un double tournage :

D’une part, l’écriture et le tournage de courtes scènes de fiction, d’autre part un tournage documentaire basé sur des entretiens.

Les fictions ont été tournées en caméra super8, ce qui fige des scènes mi-écrites, mi-improvisées, dans une autre époque, le grain super 8 étant très différent de l’image haute définition numérique.

Les entretiens ont été menés, après une initiation aux techniques, directement chez les habitants du quartier

Ce choix dualiste a été pris étant donné le caractère sérieux et contraignant des entretiens chez l’habitant pour les jeunes. Celui de prendre la fiction comme un « jeu », et donc de s’amuser à faire « comme ci… ».

Jean Rouch faisait ces films ainsi.

Ainsi les jeunes on totalement improvisé les scènes sur le lieu de tournage, ni avant ni après.

Chaque jeune a été initié à l’usage du matériel de tournage image (super8 et numérique) et son, à tous les postes (contrôleur son, acteur, réalisateur,…)

C’est eux qui ont réellement réalisés toutes les prises de son et image, ce qui explique quelques maladresses dans le film …
Le nombre conséquent de participants (16) et leur irrégularité a rendu la construction d’un film collectif difficile dans la mesure où les choix et les envies variaient d’une séance à l’autre.

Ainsi les images de fiction comportent peu d’éléments narratifs permettant de les relier, elles se donnent donc comme des scènes d’un quotidien imaginaire et fragmenté. Ce sont des instants, des moments, et avec acuité on peut y voir une bribe d’histoire.

Le montage, déterminé collectivement par le biais d’un «chemin de fer » papier, a ensuite été travaillé en groupes réduits sur un logiciel auquel les jeunes ont étés initiés. En parallèle, d’autres complétaient le tournage son. Des visionnages collectifs à chaque séance de montage permettait d’arrêter des choix de façon argumentée, notamment dans l’intrication des images de fiction et des images documentaires.

Le film est aujourd’hui finalisé, il s’appelle « Le temps des Lierres » et dure 19 minutes.