2019 — ATELIER CINÉMA – MOI COLLÉGIEN, JE TRAVERSE LES MERS

Un film réalisé par une classe de 3ème et une classe de primo arrivants du collège Henri Fabre situé à Vitrolles. Une thématique commune : la migration, le voyage, les frontières. Aujourd’hui, qui sont ceux qu’on appelle les migrants ? Pourquoi tentent-ils de rejoindre les pays d’Europe ? Dans quelles conditions ? Quelle forme de solidarité existe-t-il actuellement en France ? Que signifie la notion de frontière, de manière concrète et dans l’esprit de chacun ? Ces jeunes collégiens construisent à travers la rencontre de l’autre, ici camarade de classe, migrant ou itinérant, acteur d’un réseau de solidarité, un pont vers le « nous » afin de développer la compréhension de la diversité comme trésor de l’unité humaine.

Ce travail est réalisé en étroite collaboration avec les enseignants en histoire-géographie, anglais, EPS, français, SVT, UPE2A.

  • Dates de l’atelier : d’octobre 201 à mai 2019
  • Séances : 30 heures
  • Lieux : collège Henri Fabre
  • Intervenant(s) artistique(s) : Axelle Schatz
  • Public : de 3ème (REP+) et une classe UPE2A (Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants)

Préparation à la réalisation du projet

A. Visionnage de vidéos

Tout d’abord, les collégiens ont visionné les vidéos d’autres élèves ayant déjà travaillé avec l’intervenante artistique Axelle Schatz pour se faire une idée de ce qu’ils avaient réalisé.

Ensuite, ils ont visionné des documentaires et films pour nourrir leur travail de réflexion sur la thématique mais aussi pour s’ouvrir à des formes cinématographiques.
Films visionnés : les documentaires « Just kids » de Mathias Pardo et « Au pied du mur, France-Italie la frontière solidaire » de Peggy Bruguière et James Keogh ; les courts métrages « Brûleurs » de Farid Bentoumi, « Le bleu blanc rouge de mes cheveux » de Josza Anjembe et un court réalisé par une lycéenne en option cinéma « L’important c’est la rose », ainsi que plusieurs petits films en réponse aux préjugés sur les migrants.

B. Écriture

Après chaque film les élèves ont écrit des textes en rapport avec les films et portant sur les discriminations nous ils ont été témoins.
Ils ont également lu des extraits de l’Odyssée d’Homère et ont écrit différents types de textes :
– Des poèmes sur le mot « Frontières »
– Des je me souviens à la manière de George Perec
– Des textes autobiographiques

II. Réalisation du projet

– Tournage de scènes en extérieur car les collégiens souhaitaient sortir et refaire certaines images qu’ils avaient vues dans les films.
– Réalisation d’un jeu de l’oie sur les épreuves subies par les migrants.
– Énumération des préjugés et travail de recherches pour les contredire.
– Enregistrement de tous leurs textes pour faire des voix off.
– Conception de dessins pour illustrer les préjugés.
– Rencontre de migrants au collège, visite de leur foyer et échanges avec eux.

III. Rendu du projet

Une projection a été organisée au collège Henri Fabre, en présence d’autres collégiens, et un DVD a été réalisé et distribué à chaque élève.

Paroles de l’intervenante

Malgré la complexité du sujet abordé, les élèves des deux classes se sont réellement impliqués dans ce projet. Ils ont su faire preuve de concentration, de réflexion, de prise d’initiatives et de créativité. Certains élèves en grande difficulté scolaire ont montré une grande capacité au travail et à l’effort. D’autres en difficulté dans leur relation à l’autre et au groupe se sont ouverts et sont parvenus à s’exprimer face caméra.

Au-delà de ces compétences, réaliser un film sur une telle thématique, rencontrer des personnes qui ont traversé les mers jusqu’à eux, a développé, je pense, leur capacité d’empathie, de respect de l’autre, et de partage.

Lors de la projection de fin d’année, Imane, élève de 3ème est venue avec un sac rempli de gâteaux qu’elle a confectionnés : ‘’Tenez Madame, je les ai préparés pour que Fadoul, Mogos et Femi les ramènent au Centre de demandeurs d’asile et les partage avec les autres réfugiés.’’

Paroles d’élèves

Priscillia : « J’ai vraiment adoré rencontrer les migrants dans leur foyer, ils étaient vraiment contents de nous voir et j’aimerais garder des liens avec eux. »

Dylan : « Ce film m’a fait voir ma vie différemment, je ne me rendais pas compte que c’était si dur pour certaines personnes et que j’avais de la chance d’être né en France. »

Imane : « C’était un projet intéressant qui nous permettra de ne pas mettre les migrants à l’écart et d’être conscients de ce qu’ils vivent. J’ai bien aimé tourner. »