2008 — ATELIER CINÉMA – LES GESTES PROFESSIONNELS

Des jeunes face à des difficultés scolaires et/ou professionnelles s’emparent de l’outil audiovisuel pour aller à la rencontre de personnes au travail.

  • Dates: Mars et avril 2008
  • Durée de l’atelier : 4 heures par semaine en moyenne
  • Lieux : locaux de l’AREFP (Marseille)
  • Intervenant(s) artistique(s) : Françoise Alquier
  • Public : 2 à 12 jeunes de 16 à 25 ans en décrochage scolaire ou face à des difficultés d’orientation professionnelle

Cette action a été mise en place par l’AREFP, Association d’Aide à la Reprise des Etudes et à la Formation Personnelle, avec la complicité de son directeur, Pascal Macia.

RÉCIT PAR L’INTERVENANTE

Le contexte

L’AREFP est une structure qui accueille des jeunes en décrochage scolaire ou en bute à des difficultés d’intégration professionnelle liées à toutes sortes de freins.

« Gestes professionnels » est une action qui a été mise en place afin de modifier le rapport de ces jeunes face à des employeurs potentiels. Il se s’agit plus de démarcher pour chercher un stage ou un emploi mais de proposer aux entreprises de filmer le travail en leur sein.

Je suis intervenue au sein de de ce dispositif afin d’animer les ateliers vidéos, d’initier les jeunes à l’utilisation du matériel et à la fabrication de petits films focalisés sur le geste professionnel. J’ai été sollicitée pour travailler avec les animateurs chargés de l’accompagnement dans le projet professionnel.

J’ai donc travaillé dans le cadre d’une commande assez précise, dans laquelle il s’est autant agi de filmer celui qui travaille que de travailler sur l’apprentissage du geste de celui qui filme/prévoit de filmer.

Le bilan

Lors de la restitution auprès des autres stagiaires, du personnel de l’AREFP et des institutionnels, les participants ont manifesté leur fierté face au résultat de leur travail. J’ai aussi pu mesurer, tout au long de ma présence à leurs côtés, leur désir d’analyser leur travail, de s’auto-critiquer pour parvenir à un meilleur résultat. J’ai également compris à quel point la qualité personnelle de nos échanges était un gage de leur présence et donc ouvrait la possibilité d’un travail dans le temps.

A titre personnel, il n’a pas toujours été aisé de travailler dans un lieu « ouvert » où le nombre de participants varie selon les jours, la plupart de ces jeunes ayant des vies pour le moins compliquées mais c’est une expérience riche qui permet de gagner en souplesse. Il m’a semblé aussi que le bénéfice de la démarche ne pouvait pas être total car les jeunes utilisaient aussi l’argument du film pour chercher un lieu de stage. J’aurais aimé leur ouvrir des portes plus éloignées de leur quotidien avant de revenir à celui-ci, plein d’un air d’ailleurs.

Ce travail s’est inscrit dans une démarche amorcée avec des sociologues pour lesquels j’ai co-réalisé avec Jean-Baptiste Delorme un film de commande en milieu de travail : Carambole et les Jefycoteuses. Au cours du colloque Filmer le travail, Films et travail, nous avons notamment abordé la difficulté de ces films à double finalité.

Je continue mon exploration du geste, dans son versant artistique dans la collection de films Visions et vibrations.