2017 — Atelier cinéma : Le western du Canet

Le western du Canet est un court-métrage réalisé autour du western de Sergio Leone, Pour une poignée de dollars, avec des jeunes issus du quartier populaire du Canet dans le 14ème arrondissement de Marseille.

Le court-métrage présente des scènes du film rejouées par les participants et des interviews, dans lesquelles ils s’expriment sur le film ainsi que sur la notion de duel et “la bagarre” en général.

  • Dates de l’atelier : du 11 au 14 avril 2017 et du 17 au 21 avril 2017
  • Durée de l’atelier : 10 jours
  • Nombre de séances : 20 séances
  • Lieux et ville : Immeuble la Maison Blanche, Maison des associations du Canet – Marseille
  • Intervenantes artistiquees : Pauliina Salminen, avec la participation de Clélie Pédron
  • Public et âge : 10 jeunes – 11-13 ans, en lien avec l’animation de rue du Centre Social Saint Gabriel

Atelier soutenu par le dispositif Passeurs d’images.

Cet atelier fait partie d’un projet plus large “Carte du quartier” soutenu dans le cadre du dispositif Identité, parcours, mémoire.

Le projet a débuté par le visionnage et l’analyse de plusieurs films western, et notamment Pour une poignée de dollars. Celui-ci a fait l’objet d’une analyse plus poussée, notamment pour la scène de duel afin de comprendre son traitement cinématographique particulier.

Pendant le stage, les jeunes ont analysé en détail la séquence de duel final du film, et l’ont rejoué, plan par plan, devant l’immeuble de la Maison Blanche.

Ce temps d’analyse a permis d’aborder diverses notions cinématographiques: tailles de plans, point de vue, narration sans dialogue, rythme, musique, et d’aborder des thématiques abordées caractéristiques des films d’action comme le duel, la dispute et la violence. Les jeunes se sont interviewés sur les questions liés à la « bagarre » dans les films et aussi dans la vie quotidienne.

Une deuxième étape consiste en la prise en main des caméras et de l’équipement de prise de son. Les participants s’exercent également aux techniques d’interview.

Afin de réinterpréter des scènes du western, notamment la scène du duel, les participants apprennent à réaliser des storyboards. Les jeunes reproduisent ensuite la séquence en suivant le storyboard et en respectant les plans. Les rushes filmés sont visionnés et analysés afin de choisir ceux qui seront montés pour le court-métrage final.

D’autre part, une sortie cinéma a été organisée pour les participants à la suite des ateliers. Le film visionné est le film d’animation Une vie de chat. Les jeunes l’ont perçu comme une récompense suite à tout le travail accompli.

Dans le cadre des ateliers, les jeunes ont été autonomes dans l’usage et la découverte du matériel pour expérimenter les possibilités audiovisuelles. Certains
savaient déjà utiliser ce matériel et ont pu progresser quant à leur maîtrise, d’autres en ont découvert le fonctionnement. Il y a eu de leur part une véritable motivation et appropriation des outils proposés.

Ils ont testé et appris eux-même à maîtriser plusieurs points de vue, cadrages, rythme, plans. L’aspect de la démarche a permis de valoriser des compétences présentes chez les participants, comme par exemple le jeu d’acteur chez certains ou de photographe, tout en l’ouvrant vers le champ artistique à travers le cinéma et la séquence de film proposé.

Un temps de restitution a été organisé à la fin du stage. Un premier montage a été montré aux jeunes qui l’ont beaucoup apprécié. A la fin, chacun a applaudi, ils étaient tous très fiers du résultat en s’exclamant “c’était trop bien ! ”. Certains voulaient publier la vidéo sur youtube ou encore facebook.

Parole de l’intervenante

“Je suis, comme beaucoup de gens, une grande amatrice des films de Sergio Leone. Les scènes mythiques de duels se prêtent à merveille à l’analyse et à l’apprentissage de la narration cinématographique. En outre, dans ce contexte spécifique des jeunes habitants du Canet-Maison Blanche, je trouvais que le film résonnait tout particulièrement avec l’ambiance de tensions et de violence dont témoignent souvent les enfants vivant dans le quartier. Les participants étaient jeunes mais la thématique des bagarres et des règlements de comptes leur était familière. Ils ont toute de suite accroché avec le film et ont rejoué la séquence choisie avec enthousiasme, en prenant des tours entre l’équipe de tournage et différents rôles d’acteurs. Je crois qu’ils ont pu facilement rentrer dans l’ambiance du western, et leur interprétation des rôles était touchant. Nous sommes restés dans une approche légère et ludique. La réflexion des participants sur la séquence reste frais et enfantin. Et surtout, il s’agit du jeu. Dans le cinéma, on peut toujours revenir en arrière.”

Pauliina Salminen, vidéaste et intervenante artistique