2020 — Atelier cinéma : Le puits du vent

Le puits du vent est un deuxième court métrage réalisé lors d’ateliers cinéma et
création sonore à la ferme de la Tour des Pins. Les enfants et les seniors ont plongé dans une expérience multisensorielle afin de créer un conte sur le pouvoir du vent, à travers le jeu d’acteur, les interviews, le dessin, l’animation en stop-motion et la musique.

  • Dates de l’atelier : 16, 23, 30 septembre, 7,14 octobre, 18 et 25 novembre 2020
  • Durée de l’atelier : 7 séances d’une durée de ½ journée chacune
  • Lieux et ville : Centre social Saint Gabriel et Ferme Pédagogique de la Tour des Pins – Marseille
  • Intervenants artistiques : Pauliina Salminen et Marie Jo Long, avec la participation de Mélanie Métier, Béatrice Leitonaite, Juliette Paulet et les animateurs de la ferme pédagogique
  • Public et âge : 12 enfants (Centre social Saint Gabriel) – entre 6 et 12 ans et 9 seniors – entre 70 et 80 ans (Pôle Info senior Nord)
  • Nombre de participants : 12 enfants et 9 seniors
  • Cadres de financement : dispositif Passeurs d’images.

Le court-métrage Le puits du vent fait partie d’un projet plus vaste intitulé Journal champêtre 2.0, financé par la fondation Choeur à l’ouvrage, la fondation AG2R, le département 13 via le dispositif Ensemble en Provence et la ville de Marseille.

Le court-métrage Le puits du vent a été réalisé avec et par un public
intergénérationnel : un groupe de seniors très varié des quartiers environnants et des enfants issus du Centre Social Saint Gabriel.

C’est une histoire d’enfants qui n’arrêtent pas de papoter. Leur grand-parents leurs proposent d’écouter la nature au grand puits lorsque le mistral se met à souffler…

L’environnement naturel a inspiré la création de ce film qui est née d’une approche sensorielle, de l’écoute et de l’observation de la nature. Nous avons cherché une forme originale, mi-conte, mi-réaliste, pour traduire en images et en son l’ambiance du lieu du tournage : un univers de verdure coupé du monde, caché parmi les barres d’immeubles dans les quartiers Nord de Marseille.

Avec un livret de scénario, les participants se sont inspirés des sons entendus dans la nature pour inventer l’histoire. Une proposition de scénario a été composée à partir de différentes histoires écrites. Les scènes collectives ont été tournées à la ferme pédagogique de la Tour des Pins.

Puis, suite à la situation Covid-19, deux groupes ont travaillé en parallèle, un au Centre social Saint Gabriel et l’autre à la ferme pédagogique de la Tour des Pins, pour créer les stop motion avec les plantes et les dessins ainsi que les interviews filmés.

Ensuite, un stage avec les enfants au Centre social Saint Gabriel s’est articulé autour du son et de la musique de film, animé notamment par Marie-Jo Long, musicienne et réalisatrice de courts-métrages d’animation.

Les participants ont découvert des instruments de musique verte, réalisés à partir d’éléments de la nature (haricots, calebasses…). Ils ont créé des séquences musicales et des bruitages de manière “sonorisation en direct”, en regardant les images de la séquence correspondante.

Ensuite, chaque enfant a joué un petit solo avec l’instrument de son choix. La
réalisation de la bande-son a ainsi fait l’objet d’un travail collectif spécifique, rassemblant les enfants en un orchestre atypique. Le soin particulier porté à la création de la bande sonore a permis aussi de porter l’attention des participants sur cet aspect. Le fait de voir le film sans, puis avec son a aidé les participants à comprendre la place du son dans le cinéma, mais aussi de regarder une image différemment, en se questionnant sur le rythme des plans et la structuration de l’histoire.

Enfin, un temps de projection a eu lieu au Centre social Saint Gabriel pour regarder tous ensemble le court-métrage final et échanger autour du travail réalisé. Le film a été très apprécié par les participants, invités et partenaires. Nous allons le diffuser plus largement, au cours du projet Journal champêtre 2.0 notamment.

Parole d’intervenante

“ Un des objectifs principaux de l’action était un travail sur le son dans le cinéma. Il n’y a pas de son sans silence, donc la démarche s’est portée sur ce binôme. Nous avons commencé les ateliers par l’écoute : une promenade silencieuse, les oreilles grandes ouvertes, puis l’écoute des enregistrements en lien avec le sujet. L’écriture du scénario s’est écoulée de ces expériences.
Vu que la bande son allait être réalisée séparément, à posteriori, nous avons réfléchi aux films muets, à leur narration sans dialogue. Le sujet et son traitement ont permis une approche fort sensorielle : il s’agissait de fermer les yeux, entendre, sentir, imaginer.

Une trame de l’histoire a été construite en mélangeant les idées de tout le monde, et elle s’est complétée à travers l’improvisation, interviews, animation d’objets et bien sûr la création sonore réalisée plus tard par les participants. Le sujet du vent nous a permis d’évoquer des expériences et les ressentis personnels mais aussi d’imaginer des choses farfelues ! Les moments du tournage ont été drôles et touchants. La plus belle expérience pour moi était le tournage de la scène finale où les participants, enfants et adultes se réunissent autour du puits et ferment les yeux en silence.

Puis les ateliers de création sonore ont amené une réflexion sur la place du son en lien avec les images, c’était l’occasion pour les participants de s’approprier les images tournées et les transformer, leur ajouter une nouvelle dimension.”

Pauliina Salminen, intervenante artistique