Structure coordinatrice
ART’UP 13
ART’UP 13
MANON GARY
{{Réalisatrice de documentaires et reportages courts. }}
Elle réalise des teasers et captations pour des structures culturelles. Elle est également monteuse et développe une activité de cadreuse.
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Ses sujets de prédilection sont le Travail et l’Art. Son univers est teinté de cinéma du réel, inspiré à la fois de fictions « Nouvelles vagues » (années 70 comme années 90) et de documentaire direct basé sur l’observation, voire la contemplation (Wiseman, par exemple).
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Elle travaille aussi en tant que Journaliste Reporter d’Images.
Dans cet atelier il était quesiton de réaliser des pastilles vidéo (1 minute en moyenne) esthétiques autour du thème « La précision du geste », dans le travail d’ébénisterie navale, avec des élèves de seconde.
Le but est de valoriser les formations que suivent ces élèves, d’en faire de belles images, de les impliquer dans un autre métier, celui de la réalisation vidéo et enfin, de réaliser des pastille agréables à visionner pour présenter les différents gestes qu’ils vont apprendre aux élèves qui arrivent en seconde l’année suivante.
Avec ces élèves, souvent des primo-arrivants, qui pour certains ne parlent pas du tout le français, nous avons choisi, les professeurs impliqués et moi, de réduire les heures de théorie, surtout au niveau de l’écriture.
J’ai donc présenté mon métier devant la classe et je leur ai demandé de me présenter leurs formations en ébénisterie et charpenterie marine. Je leur ai expliqué que notre atelier allait nous permettre de filmer « la précision du geste » dans les métiers vers lesquels ils sont dirigés, mais aussi d’apprendre la précision du geste de filmer et de prendre le son, parce que nous voulions que les films soient esthétiques.
Nous avons donc convenu d’un échange de savoir : ils montraient les gestes appris au mieux à la caméra, je leur apprenais la façon la plus précise possible de faire le meilleur cadre et de prendre le son au mieux (selon nos possibilités techniques et de temps).
Je leur ai expliqué que filmer le travail était courant, que de nombreux réalisateurs l’avaient fait et nous avons regardé des extraits de films de Alain Cavalier, Ebrahim Mokhtari, Arun Farocki, Thomas Riedelsheimer, Frederick Wiseman…
J’ai parlé des cadres, des valeurs de plan et leur ai distribué une fiche expliquant ces notions avec des dessins. Puis nous avons fait deux groupes et nous avons choisi, avec les professeurs, les gestes à filmer : ils m’ont donc parlé de leurs formations.
Nous avons fait trois séances de tournages de deux heures. Un élève ou deux exécutaient le geste au mieux, corrigé par leurs professeur. Avec les élèves qui voulaient cadrer ou prendre le son, nous placions la caméra, choisissions une valeur de plan, je corrigeais parfois le cadre, puis nous tournions le geste plusieurs fois sous plusieurs valeurs de plan et axes.
J’ai demandé aux élèves qui n’intervenaient pas dans les gestes techniques d’ébénisterie ou de charpenterie et qui ne participaient pas au tournage directement, de prendre des photos du tournage.
J’ai ensuite monté, étalonné et habillé les pastilles (une dizaine de pastilles réalisées à l’heure actuelle), ainsi qu’un diaporama des photos.
Le tournage a été interrompu par le confinement-covid19.
Le rendu des films est très satisfaisant ce qui en fait, comme prévu, des outils d’information et de formation. Et le but de valoriser les formations et les élèves est atteint.
Le travail avec ces classes n’a pas été très profond au niveau de la formation vidéo : je me suis adaptée à une classe assez dissipée (mais bien cadrés par les professeurs très investis dans le projet) de garçons (une seule fille) ayant souvent des histoires difficiles et ne parlant pas forcément français.
Mais ceux qui ont voulu participer au tournage l’ont fait avec beaucoup de sérieux et de pertinence.
C’est au niveau humain que des choses intéressantes se sont passées. Mon but étant de leur donner accès à un matériel professionnel, pour qu’il réalisent de manière professionnelle avec mon aide. Cette expérience a bougé certaines places : ils se sont retrouvés avec des responsabilités inattendues pour mettre en valeur des formations pour lesquelles – pour l’instant – ils n’ont pas de grandes attentes ni une très bonne image. Souvent surpris qu’on leur fasse confiance, ils ont joué le jeu et très bien fait ce travail.
Quant à moi, j’ai appris certains gestes d’ébénisterie, un métier que je ne connaissais pas et que j’ai aimé filmer. C’était un bon échange, parfois sans parole.