2013 — ATELIER CINEMA – FOCUS SUR L’AUTRE

L’atelier FOCUS SUR L’AUTRE tend à proposer une forme contemporaine et artistique d’expression à des personnes sans cesse abreuvées d’images et parfois en manque d’outils permettant de les analyser. Il s’agira de travailler au choix sur une fiction ou un documentaire de format court en impliquant les participants dans un projet de création dont le thème imposé est : la lutte contre les discriminations

  • Dates de l’atelier : mars 2013
  • Durée : 12h
  • Intervenant(s) artistique(s) : Olivia Moukouri, Elise Méouchy
  • Séances : 4 séances de 2h, 1 séance de 4h
  • Lieux : Collège Germaine Tillion (13012)
  • Public concerné : 30 collégiens et 2 professeurs
  • Diffusion: au sein de l’établissement scolaire, sur Internet

Tout d’abord, signalons que l’atelier a eu beaucoup de succès, tant auprès des élèves que des professeurs, qui souhaitent d’ailleurs reconduire l’action.

La première séance s’est déroulée en classe entière.
Pendant deux heures, nous avons dispensé un cours sur les discriminations, informé les élèves des notions et définitions associées ainsi que de la législation inhérente au sujet. Nous avions nous-même suivie une formation proposée par un de nos partenaires, le MRAP, sur les aspects juridiques de la discrimination.
Nous avons ensuite abordé les premières questions liées au cinéma avec une description non-exhaustive des métiers de l’audiovisuel et des étapes de fabrication du film.

Tant à l’abord des discriminations que du cinéma, il y a eu beaucoup de dialogue et d’échanges avec les élèves, curieux et volontaires.

Entre les deux premières séances, les professeurs ont constitué six groupes d’élèves afin que ces derniers travaillent en petit comité à l’écriture de synopsis (résumés d’une dixaine de lignes des histoires élaborées), qui nous ont été transmis dans la foulée par mail par les professeures.
Nous avons constaté que les discriminations choisies pour être traitées n’étaient pas très variées et concernaient en majorité celles liées au racisme.

Pendant la deuxième séance, toujours dans la même salle mais répartis en six groupes, les élèves ont développé leurs histoires et nous sommes passées entre les rangs pour les aider à mieux définir leur récit, leurs personnages et surtout ce qu’ils avaient envie de faire passer comme message. L’occasion de mêler au sein même de notre discours les questions liées aux discriminations (en poursuivant les rélfexions de départ) avec les notions de cinéma qui serviraient par la suite.

A l’issue de la séance, chaque groupe a présenté son projet de scénario et les élèves ont voté pour les deux histoires qu’ils préféraient tourner. Dans la foulée, chacun a exprimé sa préférence pour participer à l’un des deux tournages.

Lors de la troisième séance, nous nous sommes donc occupées chacune d’un groupe, afin de préparer le tournage. Il s’est agit de découper le scénario en plans, de répartir les postes et de lister tous les accesoires nécessaires afin d’établir un planning de tournage.

Le jour du tournage a représenté la plus longue séance : quatre heures. Les élèves ont été un peu agités, pris dans l’euphorie du tournage, et parfois impressionnés par les moyens mis en oeuvre (matériel imposant, rigueur, contrainte de temps, etc.), et si la patience et la discipline ont dues être maintes fois réclamées, ils ont semblé captivés par la concrétisation du travail préalable.

Enfin, nous avons effectué une séance de restitution en classe entière afin d’exposer le logiciel de montage que nous avions utilisé et les problématiques rencontrées durant cette phase de post-production à laquelle les élèves ne participent pas. Cette séance a permis de mettre en lumière l’importance de la concentration et de l’anticipation, notions évoquées pendant le tournage. Elle a aussi offert aux jeunes un regard interne sur la fabrication de « produits » audiovisuels, sur la façon dont on peut jouer avec l’image et avec le son pour en déformer la teneur de départ. Ils ont compris à l’issue de cette séance qu’il ne faut pas prendre pour argent comptant toutes les images transmisses par les médias car celles-ci sont toujours fonction d’un point de vue, d’un montage, de choix d’un ou plusieurs êtres humains aidés par des logiciels et de la technique.

Par ailleurs, le film achevé leur offre un souvenir « matérialisable » de leur implication dans ce projet et permet de poursuivre le débat entamé succintement sur les discriminations.

Nous avons ajouté une séance supplémentaire de projection dans l’amphithéâtre du collège, sous l’impulsion des professeurs et du chef d’établissement, à laquelle les élèves et leur famille ont pu assister. L’occasion de raconter le projet à un public, de remercier nos partenaires dont le MRAP et SOS Homophobie.