2008 — ATELIER CINEMA ET SUPER 8 – CINÉ CHICO – DUR, DURE UN LOGEMENT

Structure coordinatrice

U.R.F.O.L P.A.C.A. (UNION REGIONALE DES FEDERATIONS DES OEUVRES LAÏQUES)

Intervenant•e

PILAR ARCILA
Photographe, réalisatrice de documentaires.

Diplômée de l’école Nationale de la Photographie d’Arles en 2001, Pilar Arcila étudie la psychologie à l’Université National de Colombie avant de s’intéresser à la photographie et au cinéma documentaire. Elle a réalisé pour la Cinquième le court-métrage {Temps de Pause} à Arles en 2004, {Yann Paranthoen in memoriam} pour le magazine Metropolis-ARTE en 2005 et {Au fil du son, un portrait de Yann Paranthoen} en 2007, {Le Pendule de Costel} en 2013 et {El Tigre, Pirata del Cine } en 2014.

JEAN-MARC LAMOURE
Opérateur caméra et réalisateur

Descriptif

7 min/DV- Super 8/2008

Pour cette troisième année d’intervention audiovisuelle dans le quartier Escourtines-Montgrand, Pilar Arcila et Jean-Marc Lamoure ont conçu l’atelier « Ciné Chico » proposant aux enfants et aux adolescents du quartier un cycle de projections au centre social des Escourtines ainsi que deux ateliers de réalisations d’une semaine chacun.

« Dur, dure un logement  » est l’aboutissement d’un de ces deux ateliers, dans le quartier Montgrand.

LE CYCLE DE PROJECTIONS :

Organisé au Centre social des Escourtines, les projections Ciné Chico ont rassemblé à 3 reprises une vingtaine d’enfants issus des deux quartiers (Montgrand et Escourtines) autour de films choisis en fonction de leur sujet et de leur durée.

Nous avons vidéo-projeté deux films de Buster Keaton : Visage Pâle, qui raconte l’arrivée d’un jeune américain, chasseur de papillon, sur le territoire d’une tribu indienne en passe de se faire expulser et Voisins, qui décrit les tensions entre deux familles de différentes catégories socioprofessionnelles dont les enfants souhaitent se marier.

L’humour politique et social de ces films a été très bien reçu par les enfants qui le temps de ces projections, ont pu goûter au plaisir du cinéma et laissé ponctuellement de côté la violence de leur vie quotidienne. Le troisième rendez-vous de projection s’est fait avec les deux groupes distincts à l’occasion du visionnage des images super 8 réalisées durant les deux ateliers de réalisation.

L’ATELIER :

Dans cet atelier, autour de l’équipe de « réalisation » formée par deux jeunes filles, s’est constitué un groupe d’une dizaine d’enfants et adolescents du quartier des Escourtines qui ont participé en tant que cadreur, perchiste, comédien…

Nous avons voulu les initier aux conditions de réalisation d’une équipe de cinéma : définir un scénario, avoir une ou deux personnes qui assument le rôle de « réalisateur » et prennent les décisions définitives quant au choix de cadrages, de structure narrative, de plan de tournage…

Le tournage s’est déroulé en parallèle en super-huit et en vidéo, d’une part pour avoir du son et d’autre part pour garder des traces nous permettant de montrer de scènes du « making-off ».
L’utilisation du super-huit a été une découverte pour la plupart des enfants, mais ils ont très bien compris la différence par rapport à la vidéo, les contraintes autour du temps et le besoin de bien choisir les scènes à tourner.

Ils se sont emparés de l’outil vidéo jusqu’à demander de continuer à travailler après le temps d’atelier avec la caméra du centre social, auto-filmant des mises en scènes de situations du quotidien à l’aide des marionnettes.

L’atelier a permis aux enfants d’appréhender à travers une réalisation audiovisuelle un événement dramatique comme l’est l’expulsion d’un logement et de mettre en valeur la solidarité du quartier face au problème d’une famille.

Ils se sont confrontés aux conditions du documentaire à travers la réalisation d’entretiens et aux conditions de la fiction avec la participation d’acteurs et figurants. Ils ont pu redécouvrir leur quartier et rencontrer certains de ses habitants. C’est ainsi qu’ils ont eu une approche sensible vis-à-vis du fils du protagoniste du film. Certains adolescents l’ont exprimé en disant qu’ils « ne connaissaient pas les difficultés de la famille et qu’ils allaient arrêter d’embêter le fils ». Pour d’autres, la réaction a été celle de reconnaître l’existence du personnage principal du film qui a un rôle important dans le quartier en tant que coiffeuse « Avant, je ne la voyais pas, aujourd’hui on se dit bonjour et je la vois souvent… »

Une projection en plein air a été organisée au mois de juillet lors d’un événement festif organisé par le Centre Social Les Escourtines, le film a été très bien reçu à cette occasion. D’autres projections sont envisagées pendant le deuxième semestre 2008, le film sera également envoyé au festival Regards Jeunes sur la Cité dont le thème pour cette année est : Partager ou Se construire.
Cet événement est très important parce qu’il offre l’occasion aux enfants de faire valoir leur travail, de le comparer aux autres expériences et de le défendre lors d’un festival qui a lieu à Paris au mois d’octobre.

Vidéo