2020 — ATELIER CINÉMA ET SCIENCE FICTION – ADOLESCENCE

Projet de réalisation d’un court métrage de science fiction avec 5 adolescents de l’Espace Méditerranéen de l’adolescence.

  • Dates de l’atelier : de mi-avril à juillet 2020
  • Séances : une demie journée par semaine
  • Lieux : Espace Méditerranéen de l’adolescence
  • Intervenant(s) artistique(s) : Romain Cherbonnier
  • Public : 5 adolescents

Contexte du projet

L’« Atelier Cinéma » à l’Hôpital de Jour de l’EMA existe depuis plus de 6 ans.
Ce Centre psychiatrique est spécifiquement dédié aux adolescents.

Selon le principe de fonctionnement du lieu, initié par le Pr Marcel Rufo et dirigé par le Dr David Da Fonseca, les activités culturelles sont prescrites par l’équipe médicale et considérées comme des soins thérapeutiques.

Habituellement, cet atelier se déroule à l’Hôpital de jour une demi-journée par semaine avec un groupe de 6 à 8 adolescents.

Plusieurs espaces intérieurs et extérieurs accueillent les tournages et de multiples histoires peuvent y prendre forme.

Avec le confinement, et comme beaucoup d’autres, l’activité a dû s’arrêter provisoirement et pour une durée indéterminée.

En concertation avec l’équipe médicale et paramédicale, et à la demande de certains
adolescents, nous avons proposé de mettre en oeuvre un atelier adapté assez rapidement.
Créer un film de genre en visioconférence en racontant le quotidien de confinement de
chacun.

Spécificités du projet

Genres prisés par les adolescents en général, nous avons convenu de réaliser un film mêlant épouvante et science-fiction.

Le postulat est d’utiliser la situation vécue et de la fictionnaliser.
Un groupe de travail – un professeur de l’Option Cinéma au lycée (interprété par
l’intervenant), ses élèves et des étudiants en Cinéma préparant une thèse sur « le huis-clos au Cinéma » (interprétés par les 2 infirmiers/encadrants) décident de réaliser un film qui relatent le quotidien de confinement de chacun et ainsi garder une trace de cette période particulière.

Au départ vécue assez sereinement, la situation se dégrade progressivement avec la
multiplication d’évènements étranges chez chacun des protagonistes. Un chien qui devient
agressif, des plantes qui meurent brutalement, une famille qui ne vit plus que la nuit, des voisins qui disparaissent subitement, un complot autour d’expérimentations sur des
prisonniers, etc. les éléments perturbateurs s’accumulent et s’amplifient dans le temps
jusqu’à ce les protagonistes survivants décident de fuir et de se réunir au plus vite.
Ils seront alors traqués par différents antagonistes, entre mutations génétiques et dérives totalitaires (encore à définir).

Le film est donc construit en 2 parties :

  • Une première partie posant la situation et sa dégradation en alternant les réunions
    en visio (enregistrées avec un logiciel de visioconférence qui permet d’obtenir un
    fichier vidéo et un fichier son séparés, une configuration pertinente pour la postproduction) et les séquences filmées chez les différents protagonistes.
  • Une deuxième partie (dans la perspective de pouvoir redémarrer l’atelier en
    présentiel) qui relate la traque des survivants.

La forme de l’objet final se rapprochera du concept proposé par des films comme « Le projet Blair Witch » ou « Rec », des bandes de film retrouvées et montées à posteriori, s’amusant à rendre réel une fiction.

Se réunir de manière hebdomadaire, mettre en scène une partie de ces réunions pour
renforcer leur pertinence et se mobiliser dans son environnement personnel en créant et en jouant, par le biais de la fiction, des séquences variées de son quotidien de confinement,nous a permis d’entretenir une dynamique encore effective aujourd’hui et investir une forme encore peu fréquente dans les dispositifs d’atelier de pratique audiovisuelle.