2019 — ATELIER CINEMA ET MUSIQUE – LE BRUIT DES PLANTES

Le bruit des plantes est un court métrage réalisé lors d’ateliers cinéma et création musicale. Il s’agit d’un conte inventé à la ferme de la Tour des Pins (14ème arr. de Marseille), lieu de nature surprenant entouré des hautes tours de logement du quartier. Il a été réalisé par et avec des enfants et des seniors du quartier, dans le cadre d’un projet artistique plus large, Journal champêtre 2.0.

  • Dates de l’atelier : 9 ateliers entre le 17 juillet 2019 et le 27 novembre 2019
  • Durée de l’atelier : chaque atelier dure ½ journée
  • Lieux et ville : Centre social Saint Gabriel et Ferme Pédagogique de la Tour des Pins – Marseille
  • Intervenantes artistiques : Pauliina Salminen et Marie Jo Long, avec la participation de Mélanie Métier, Béatrice Leitonaite et les animateurs de la ferme pédagogique
  • Public et âge : 14 enfants – entre 6 et 12 ans et 6 seniors (entre 70 et 80 ans)

Cette action bénéficie du soutien du dispositif Passeurs d’images.

Le court-métrage Le bruit des plantes fait partie d’un projet plus vaste intitulé Journal champêtre 2.0, financé par la fondation Chœur à l’ouvrage, la fondation AG2R, le département 13 via le dispositif Ensemble en Provence et la ville de Marseille.

Le court-métrage Le bruit des plantes a été réalisé avec et par un public intergénérationnel : un groupe de seniors très varié des quartiers environnants et des enfants issus du Centre Social Saint Gabriel. Les participants ont été invités à découvrir l’environnement de la ferme pédagogique de la Tour des Pins, l’observer, s’en inspirer et de réaliser un projet audiovisuel mêlant différents moyens d’expression.

Le bruit des plantes est une histoire qui raconte comment des enfants se mettent un jour à écouter les sons de la nature, un jour où ils s’aperçoivent que les oiseaux ont disparu. Ils découvrent alors que les plantes aussi font de la musique.

Une séance de sensibilisation a eu lieu en été, puis un stage de réalisation: découverte des techniques audiovisuelles et tournage du court-métrage mêlant fiction, interview et dessin. Des entretiens filmés et des dialogues audio ont été réalisé au sein du Centre social Saint Gabriel pour créer le fil narratif de l’histoire. Les scénettes du conte et plans fixes composant le court-métrage ont été réalisées à la ferme pédagogique de la Tour des Pins. Un atelier de réalisation des oiseaux a également été mené avec les enfants afin de réaliser une animation à partir de leurs collages.

Le deuxième stage avec les mêmes participants s’est articulé autour du son et de la musique de film, animé notamment par Marie-Jo Long, musicienne et réalisatrice de courts-métrages d’animation. Une bande son a été créée pour les séquences réalisées précédemment. Les participants ont découvert des instruments de musique verte, réalisés à partir d’éléments de la nature (haricots, calebasses…). Ils ont observé le lien entre les images et le son afin de créer un bruitage original. La réalisation de la bande-son a ainsi fait l’objet d’un travail collectif spécifique, rassemblant les seniors et les enfants en un orchestre atypique. Le fait de voir le film sans, puis avec son a aidé les participants à comprendre la place du son dans le cinéma, mais aussi de regarder une image différemment, en se questionnant sur le rythme des plans et la structuration de l’histoire.

D’autre part, les enfants sont allés au cinéma pour voir Shaun le Mouton – La Ferme contre-attaque. Une séance de médiation a été réalisée autour de ce film pour aborder des thèmes comme la narration sans dialogue et les techniques de film d’animation.
Enfin, un temps de projection à la ferme a permis de regarder tous ensemble le court-métrage final et d’échanger autour de tout ce travail réalisé. Le film a été très apprécié par les participants, invités et partenaires. Nous allons le diffuser plus largement, au cours du projet Journal champêtre 2.0 notamment.

Parole de l’intervenante

“Un des objectifs de l’action était de rendre compte du rôle du son dans un film. Le défi était de tourner des séquences qui laisseraient “du vide” pour la musique, réalisée plus tard par les participants. C’est pourquoi j’ai proposé une trame d’histoire où on s’imagine que les plantes produisent de la musique. Les participants, enfants et seniors ont adapté et complété la trame, et les scènes se sont construites autour de temps d’improvisation.

Dans l’histoire, on n’entend plus les oiseaux, donc on commence à écouter attentivement les plantes. Le concept a permis aux participants de s’arrêter pour écouter leur environnement et de commencer à imaginer des sons que l’on n’entend pas réellement. Puis, en plus de la musique, ils ont créé eux-mêmes des oiseaux en papier qui ont été incrustés dans la vidéo lors du montage, dans l’idée de faire revenir les oiseaux qui étaient partis. Il s’agissait donc d’ajouter, petit à petit des éléments imaginaires aux scènes tournées. Cela a aidé les participants à comprendre comment le cinéma peut transformer la réalité.”

Pauliina Salminen, intervenante artistique