2012 – ATELIER CINÉMA D’ANIMATION – SUPER PIPO

Atelier de création d’un film d’animation construit sur le modèle d’un jeu vidéo de plateforme 2D (type Mario Bros, par exemple), à destination des enfants et des adolescents hospitalisés en service d’hémato-oncologie.

  • Type d’atelier : Création d’un film d’animation
  • Dates : Une semaine par mois, de mars à juin 2012
  • Durée : 4 semaines
  • séances : 16 séances quotidiennes, du lundi au jeudi, de 10h à 12h et de 14h à 16h
  • Lieux : CHU Lenval à Nice, service d’hémato-oncologie pédiatrique
  • Intervenant(s) artistique(s) : Romain Cherbonnier, Raphaël Cumin
  • Public : 30 enfants et adolescents hospitalisés en service d’hémato-oncologie.
  • Diffusion: Projection au sein du service en novembre 2012. Mise en ligne du film sur le site de Pinocchio Production
    et distribution d’un DVD du film à chacun

Pour notre 3eme année d’intervention à Nice, nous avons souhaité créer un film hommage aux jeux vidéo de plateforme 2D.

Nous partions du principe que ces jeux étaient conçus sur la base d’une quête. Le héros traversant différents types d’univers et multipliant les interactions pour atteindre ses objectifs.

Nous voulions apporter cette dimension symbolique tout en privilégiant l’aspect ludique du concept.

Rebondir sur le succès des jeux vidéo en proposant en quelque sorte d’en créer un, nous a paru être un bon argument pour éveiller la motivation des enfants.

En outre, pour concevoir les décors, nous avons choisi d’utiliser des objets du quotidien et de les détourner de leur usage courant. En leur attribuant une nouvelle fonction, nous suggérons, par extension, une reconsidération de l’espace environnant et ainsi, permettre aux enfants de se réapproprier quelque peu l’impersonnalité de l’hôpital. Une seringue peut, par exemple, devenir un moyen de transport pour le héros du film.

Par ailleurs, pour des raisons plus pragmatiques, notre atelier se déroulant dans un espace restreint , nous avons choisi de mettre en avant un procédé d’animation d’objets et de personnages de taille réduite. Cet effet « loupe » apporte une dimension esthétique particulière au projet et a engendré, par association, un traitement plus introspectif de l’histoire par les enfants.

Enfin, nous avons imaginé un dispositif adapté au déroulement de ce type de jeux. La caméra est installée en plongée via un un bras de déport. Le support est une grande planche d’un mètre de large sur trois mètres de long que nous faisons glisser au fil de l’animation pour restituer l’effet de défilement du jeu vidéo.

Déroulement de l’atelier

Nous sommes donc arrivés le premier jour d’atelier avec le personnage principal (une petite figurine de soldat), toute une gamme d’objets chinés à droite à gauche (tissus, ustensiles de cuisine, pièces de bricolage…), puis présentés l’enjeu du film : Permettre au héros de mener à bien une quête.

Tout le reste étant à imaginer par les enfants ; l’histoire, les éventuels autres personnages, les dialogues et la musique.

Dans un premier temps, après consultation du personnel médical, nous faisons le tour des chambres du service pour savoir quels sont les enfants pouvant et souhaitant participer à l’atelier.
En général, et malheureusement, les participants sont hospitalisés pour une longue durée et participent à toute la semaine d’atelier. Les enfants présents à l’hôpital de jour participent aussi à l’atelier, pour une demi-journée ou la journée selon les cas.

Nous les accompagnons à la salle qui nous est dédiée et leur expliquons le projet plus précisément.
Nous imaginons avec eux le début du film puis choisissons les accessoires pour réaliser la scène. Ceux sont eux qui font évoluer le personnage et les objets pour créer l’animation.
Il y a entre 4 et 8 participants par séance. Le plus dur étant de concilier les différences d’âge, entre 7 et 16 ans, chaque membre de notre binôme s’occupe d’un groupe. Pendant que l’un tourne une scène, l’autre prépare la suivante, tout ça en essayant de gérer les flux des nouveaux arrivants et de ceux qui doivent partir en soin.

En parallèle, les enfants « signent » leur passage en posant pour une animation pour le générique de fin avec une ardoise précisant leur prénom et leur surnom de héros de jeu vidéo.
Ce générique ne sera utilisé que pour la version DVD, n’ayant pas l’autorisation de tous les parents pour une diffusion sur Internet.

Nous essayons de créer le film de manière chronologique, en s’imposant également de mener à bien une scène dans son intégralité. Une fois les images tournées, nous créons les nombreux bruitages correspondants, ainsi que les dialogues si besoin. Cela permet aux enfants de découvrir les différents aspects de la création d’un film d’animation, de s’approprier une partie du film et facilite la présentation du projet, d’une semaine à l’autre, aux nouveaux enfants. Effectivement, les enfants ne sont souvent pas les mêmes le mois suivant.

Le degré d’implication varie donc d’un enfant à l’autre mais chacun peut se satisfaire d’avoir conçu une œuvre personnelle aboutie, dans un projet global commun.

Nous avons aussi combiné notre atelier avec celui d’une intervenante d’un atelier de peinture (le mercredi matin) afin de ne pas faire doublon et ainsi rassembler un maximum d’enfants autour du même projet. Dix enfants et trois intervenants ce matin là pour un tournage épique tout en explosion de peinture !

La création musicale vient finaliser le film. Avec les enfants, nous combinons la composition d’une musique grâce à un synthétiseur et la sélection de musiques libres de droit sur Internet.

Enfin, nous choisissons, avec les participants du dernier jour, le titre du film, en l’occurrence « Super Pipo ».

Le montage est réalisé en fin de cycle par un des intervenants.