2017 — ATELIER CINÉMA D’ANIMATION – LE MATCH RECYCLÉ

Ce projet de réalisation d’un film d’animation est né de la collaboration entre la Filmfabrik et l’équipe de Kapseurs de l’AFEV, implantée dans le quartier d’Air Bel (11ème).

Cet atelier a été mené en partenariat avec l’équipe de Kapseurs de l’AFEV et l’une de ses coordinatrices, Cécile Mériaux et grâce à la complicité de L’ACELEM Air Bel.

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Paroles de l’intervenante

> Un projet collaboratif 

«Fortes d’une expérience positive l’année précédente lors d’une initiation MEDIABOX (3 heures), les deux associations ont décidé de mettre en place un atelier plus conséquent sur une semaine complète pendant les vacances d’été. Les enjeux de ce projet résidaient dans la mobilisation de publics peu touchés par les acteurs sociaux (non inscrits au centre social par exemple) sur une période de creux (grandes vacances), le tout pour continuer d’investir le quartier d’Air Bel.

L’ACELEM de la cité, après avoir été sollicitée, a aussi participé au projet en acceptant de mettre une salle à disposition au long de la semaine. Les Kapseurs, qui se sont chargés de la mobilisation, ont accompagné le projet en étant présents à toutes les séances, autant pour encadrer que pour participer eux-mêmes aux activités. L’AFEV avait également proposé de renforcer la coopération entre les différents pôle de Kapseurs à Marseille et de faire venir des enfants de la cité de Félix Pyat (où une Kaps s’était installée en début d’année). Trois enfants se sont ainsi joints au groupe de réalisateurs sur la journée du mercredi. Ils étaient accompagnés de deux Kapseurs de Félix Pyat qui ont géré le transport entre les deux cités.»

> L’atelier

«Après une introduction générale grâce à des jouets optiques du pré-cinéma pour reprendre les principes de l’animation image par image, plusieurs films d’exemples ont été projetés pour exposer les possibilités de l’animation et donner de l’inspiration aux enfants.

L’écriture du scénario s’est faite collectivement, à travers une forme de brainstorming où chacun pouvait proposer une idée qui était ensuite discutée en groupe avant d’être approuvée ou rejetée. La seule condition imposée était que les personnages allaient devoir être fabriqués avec des matériaux recyclés. Il fallait donc des héros « concevables » et manipulables. Inspirés par leur environnement immédiat, les enfants ont alors proposé d’utiliser des pneus et des cartons, facilement trouvables dans la cité d’Air Bel. Ainsi est née l’histoire du film : un match de foot entre cartons et pneus qui vire à un affrontement généralisé.

La deuxième journée a été consacrée au bricolage et à la fabrication des personnages, si les pneus pouvaient aisément être récupérés en bas des tours, il fallait encore leur ajouter des yeux et des bouches pour pouvoir les animer correctement. Quant aux cartons, il fallait en plus de cela les transformer en joueurs de foot avec maillots. Peinture, feutres, marqueurs et papier ont été mis à contribution pour créer les deux équipes.

Après un repérage dans le quartier avec les enfants, le tournage a finalement eu lieu dans le petit parc entre l’ACELEM et le centre médical. Le film a été tourné sur deux séances de 4 heures chacune. L’une des difficultés principales étant de réussir à maintenir la concentration des participants autour du travail minutieux de l’animation alors qu’ils étaient en vacances et à l’extérieur (dans le quartier, les familles laissent rarement leurs enfants sortir seuls pour jouer s’ils ne sont pas accompagnés). La solution choisie a été de confier la responsabilité d’un personnage (carton ou pneu) à chaque participant, pour que celui-ci anime systématiquement « son » joueur de foot et s’implique pleinement dans l’activité.

Le lendemain du dernier tournage, la séance son et bruitage s’est passée en intérieur. Après une courte introduction au son dans le cinéma, les enfants ont regardé une première version, brute, du film. Ils ont pu commenter et discuter du montage et les intervenantes ont pu leur montrer les différentes couches d’effets spéciaux sur certaines scène. Il a ensuite fallu dresser la liste des bruits, dialogues, musiques et ambiances nécessaires pour chaque moment du film. Une fois le micro installé, tout le monde s’est pris au jeu d’essayer de reproduire les bruitages et les dialogues, trouvant sur le vif des jeux de mots à rajouter.

La dernière séance a eu lieu le vendredi. Le film final a encore été discuté et modifié, le titre a également été choisi et les derniers prénoms ont pu être ajoutés au générique. La restitution qui a suivi était publique : le personnel de l’ACELEM, les Kapseurs et une représentante de l’AFEV était présents pour le côté institutionnel ; de l’autre sont venus les parents d’un des enfants, deux jeunes du quartier qui avaient observé le tournage pendant la semaine, une ancienne Kapseuse et des amis à elle. Au total, une quinzaine de personnes étaient réunies pour assister à la projection du film et applaudir le travail des enfants.»