- Dates : Trois sessions – février, avril et juillet 2015
- Durée : 13 journées
- Lieux : Centre Social la Castellane et Cinéma l’Alhambra, Marseille
- Intervenant(s) artistique(s) : Julie Aguttes, Mathilde Tixier, Meyer, Émilie Aussel, Julie de Muer, Ahmad Compaoré et Duval MC.
- Public concerné : 15 adolescents du centre social de la Castellane
- Diffusion : Projection du film d’atelier et lectures pour la Journée Européenne du Patrimoine
- Projet soutenu par le dispositif Passeurs d’Images
Paroles de Julie Aguttes
FÉVRIER
J1 – L’atelier d’écriture et de cinéma Je t’écris de Marseille, réouvre ses portes pour une nouvelle aventure : premier jour, rencontre du groupe avec Ana Eulate, chorégraphe.
J2 – Nous avons commencé la série des Vidéo-duo dans lesquels en binômes, les jeunes participants, en prenant tour à tour la posture du filmé puis du filmeur, échangent autour du projet qu’ils souhaiteraient réaliser pour aborder le thème de l’Altérité. C’est autour de la question des tensions identitaires et du rôle des médias que les échanges s’orientent. Les attentats au journal de la rédaction de Charlie ont à peine un mois tandis que la cité de la Castellane, où la plupart d’entre eux grandissent, elle aussi connait une actualité émaillée d’évènements violents qui effraient les familles autant qu’elles les stigmatisent dans le regard des autres.
J3 – Nous avons passé la journée avec Meyer, photographe du collectif Tendance flou avec lequel nous avons abordé la question du portrait interrogeant toujours le regard que l’on porte les uns sur les autres. C’est ainsi que nous avons expérimenté un dispositif qu’il a souvent exporté dans de petits villages africain. On se tire le portait et on choisit un fond pour se projeter.
Nous avons aussi, avec Duval MC et Mathilde Tixier, fait des impros, des joutes verbales, des jeux d’écriture, des lectures pour mettre nos verbes et nos pensées au travail.
Les échanges sont riches et intenses. Et nourrissent le projet du film à venir.
J4 – Toujours dans la perspective de travailler sur le regard et le portrait, sur “qui sommes-nous ? qui est l’autre ?” un peu chaque jour, nous avons joué à : “je suis, je ne suis pas”. Aujourd’hui, ce sont Lalao et Léo qui ont réalisé leur entretien vidéo.
Des moments privilégiés pour se raconter et évoquer les thématiques qu’ils ont décidé de traiter dans le film à venir.
Il ne reste plus que Berat et Romain et l’équipe sera au complet !
J5 Dernier jour d’une semaine riche en échanges et fruit de belles rencontres. Nous avons commencé à regarder les entretiens réalisés les uns et les autres. Finalisé les portraits fabriqués avec Meyer. Mathilde et Lalao ont, de leur côté, compilé des bribes de textes écrits ou improvisés dans la semaine.
AVRIL
J1 – Pour cette session printanière, Ibrahim, Lalao, Mamoune, Yacine, Tefarick, Leo, Lorca, Amir, Belkir (+ 2 noms) ont pris la plume.
« Tout s’est-il envolé ? j’appelle sans qu’on me réponde ? », inducteur d’écriture que nous avons pioché dans les contemplations de Victor Hugo a donné naissance à ce beau texte que nous vous livrons en exclusivité.
Côté cinéma, nous avons ouvert les festivités avec le cinéma de Emilie Aussel venue présenter les courts-métrages qu’elle a réalisés à Marseille : Ignorance invisible, Do you believe in rapture et Petite Blonde. Il était question de leur faire découvrir son univers cinématographique et le travail entrepris, pour chacun d’eux, avec des comédiens non-professionnels.
J2 – Aujourd’hui, nous avons travaillé la comédie en proposant une série d’improvisations proposées à partir des discussions autour des textes écrits ensemble : un fils annonce à son père qu’il quitte le quartier pour étudier ; le père reçoit la nouvelle avec amertume ; un jeune garçon dévoile à l’élue de son coeur ses sentiments ; un jeune sportif talentueux annonce à son entraineur qu’il quitte le club ; un autre se réfugie auprès de son ami car il s’est laissé entrainer dans un mauvais coup ; une bande de potes joue aux cartes et discutent de la chance, du destin et du mektou.
Tour à tour, ils sont le fils, le père, une jeune fille, un prof, l’ami. L’AUTRE, le mot clé de la saison 2015.
À travers, ce travail, nous abordons la question de la comédie pour laquelle ils ont tous montré de l’engouement et de la créativité. Le travail autour de ces improvisations a aussi offert la possibilité de se projeter dans l’autre, pour l’interpréter, le père, le fils, la jeune femme, le prof etc….
Nous avons filmé les improvisations, pour que chacun puisse s’approprier la caméra et, aussi pour y revenir et poursuivre l’écriture des dialogues et travailler la caractérisation des différents personnages.
J3 – Lalao, Leo et Lorca ont planché sur l’écriture d’un clip pour mettre en scène le texte de Lalao, jeune auteur talentueux et sensible.
A partir des jeux d’écriture automatique et des improvisations, la réalisation vidéo est le fruit d’une écriture plus longue à éclore.
J4 – Aujourd’hui, les femmes du comité de rédaction de La baguette magique, le magazine de la Casté sont venues nous rencontrer. Elles ont regardés en projection les premiers portraits video réalisés à l’Alhambra en février.
Elles ont ensuite pris leur plume pour écrire des textes en arabe ou en français, à partir du même inducteur que les jeunes de l’atelier « Tout s’est-il envolé, j’appelle sans que l’on me réponde. »
JUILLET
Pendant 3 jours, nous avons préparé la Journée Européenne du Patrimoine prévue en septembre par un travail avec Mathilde Tixier sur la lecture des textes.
Nous avons rencontré le musicien Ahmad Compaoré à son atelier de la Friche Belle de Mai et découvert son univers musical. Il nous accompagné sur les lectures des textes.
Julie de Muer est également venue présenter son travail de réalisations sonores autour des balades patrimoniales co-produit avec Radio Grenouille.
SEPTEMBRE
Le 19 Septembre, sur invitation de Hôtel du Nord, nous avons participé à la Balade du Pradel « A saut de cités » qui, dans le cadre de la Journées Européennes du Patrimoine était destinée à faire découvrir des quartiers peu visités.
Sillonnant les collines du Plan d’Aou jusqu’à la cité de la Castellane, nous avons filmé les lectures et projeté le court-métrage réalisé en 2013 (en partie à la castellane) et les premiers portraits et comédies réalisés en 2015 au complexe sportif du centre social de la Castellane où étaient accueilli le public.