Ariane Guilloux, Cannes Cinéma : « Nous avons vu l’effet de leur communication »

Lancé en novembre 2024, le dispositif Jeunes ambassadeurs du cinéma à Cannes a réuni 11 jeunes, qui ont organisé ensemble des soirées mais aussi beaucoup communiqué.

Ariane Guilloux, chargée de projets, de communication et de marketing à Cannes Cinéma, raconte cette première année d’expérience.

Au départ, pourquoi avoir souhaité accueillir des jeunes ambassadeurs ?

Ce dispositif s’inscrit pleinement dans la mission de Cannes Cinéma : favoriser l’accès des jeunes à la culture cinématographique et encourager leur engagement autour du 7ᵉ art. Nous travaillons déjà régulièrement avec des jeunes à travers nos actions d’éducation à l’image, nos ateliers, et nos partenariats avec les établissements scolaires et universitaires. Accueillir ce dispositif s’inscrit donc dans la continuité de cette démarche, en leur offrant une place plus active dans la découverte, la valorisation et la transmission du cinéma.

À Cannes, ville symbole du cinéma, ce projet contribue à former les spectateurs et médiateurs de demain, à renforcer le lien entre les jeunes et les salles, et à soutenir la vitalité culturelle du territoire.

Comment avez-vous recruté les jeunes ?

Principalement par le Pass culture : nous avons publié une annonce début d’année, et ça a très bien fonctionné. En parallèle, nous avons fait appel à nos réseaux : scolaires, étudiants, cinémas, etc. Le démarrage a pu être assez rapide car nous avons déjà un réseau de salles bien constitué.

Combien de jeunes avez-vous réunis et quels étaient leurs profils ?

Nous avons eu un groupe assez important : nous en avions 16 au début, puis quelques-uns sont partis, et nous étions finalement 11 sur l’année. Ce sont surtout des étudiants issus d’écoles de cinéma, mais pas seulement : deux services civiques Cinéma & Citoyenneté d’Unis-Cité ont aussi souhaité nous rejoindre, ainsi que quelques jeunes qui ne font pas d’études de cinéma mais qui sont très cinéphiles. Ce sont donc des profils assez diversifiés.

Quelles ont été leurs activités cette année ?

Leur toute première intervention était en janvier, sur un jeudi de Cannnes Cinéma – des soirées thématiques avec deux films – consacré au cinéma coréen. Ils se sont chargés de la programmation du deuxième film. Ils ont également créé des supports de communication (teaser de la soirée, visuel, mini rétrospective de la semaine du cinéma coréen) et ils sont venus présenter la séance qu’ils avaient programmé.

C’est un peu ce qu’ils ont fait toute l’année : programmer, présenter, et surtout réaliser divers supports de communication, notamment vidéos. Ils ont aussi participé à un jury.

Notre particularité est d’être itinérants, alors nous leur avons également fait visiter le Cinéum à Cannes qui est l’un de nos cinémas partenaires, afin qu’ils puissent assister à des avant-premières : ils ont été invité à deux séances, et ont réalisé des stories pour les réseaux sociaux.

Est-ce que vous avez des tarifs préférentiels pour les ambassadeurs ?

Quand ils interviennent sur le projet et qu’ils participent aux séances, c’est gratuit. Le reste du temps, ce sont les tarifs habituels.

Avez-vous organisé des séances de prévisionnement ?

Nous n’avons pas fait de prévisionnement : les programmations sont principalement basées sur des films qu’ils ont déjà vus. Par contre, ils ont assisté à des avant-premières au Cinéum.

Avez-vous constaté un rajeunissement du public ?

Oui, sur les séances sur lesquels ils sont intervenus, nous avons vu l’effet de leur communication : il y avait un public un peu plus jeune. Mais il est trop tôt pour en tirer des conclusions sur la fréquentation de la salle par les jeunes sur le long terme !

Quelles difficultés avez-vous expérimenté cette année ?

Je dirais que la principale difficulté est venue de la taille de notre groupe : il était difficile de réunir tout le monde, pas par ce qu’ils manquaient de volonté, mais plutôt car ils avaient des emplois du temps très divers. En échangeant avec le cinéma Six N’étoiles à Six-Fours, nous constatons qu’avec leur groupe plus petit, ça a été plus facile. Une autre difficulté est de créer une énergie collective. En effet, nous constatons qu’ils ont eu tendance à se regrouper par formation… Nous n’avons pas vraiment réussi à créer un groupe fédéré, uni. Je pense que c’est un axe de travail.

Prévoyez-vous des évolutions pour 2025-2026 ?

Après cette première année d’expérience, je pense qu’ils ne faut pas dépasser 10 personnes, pour pouvoir réunir le groupe sans trop de difficultés, mais aussi qu’il arrive à être soudé et actif. L’idéal, je pense, est un groupe autour de 6 ambassadeurs.

Ensuite, nous prévoyons de mettre en place de contraintes d’engagement. Nous ne l’avions pas fait l’année dernière, et cela pose des questions d’équité : tous ont eu accès aux mêmes avantages – notamment les accréditations au festival de Cannes – quel que soit leur investissement. Nous voulons donc établir dès le début des règles de participation, et expliciter ce que nous attendons en terme d’engagement et de régularité.


Les événements et soirées organisés par les ambassadeurs en 2024-2025 à Cannes

  • Programmation d’un des deux films projetés lors des jeudis de Cannes Cinéma sur le cinéma Coréen. Réalisation d’un teaser et présentation du film.
  • Réalisation d’un micro-trottoir pour projection de Taxi driver pour un cinéma partenaire
  • Réalisation de capsules après séance projetées dans les cinémas partenaires
  • Participation au jury Pass Culture/AFCAE pendant le festival de Cannes.
  • Réalisation d’une capsule de présentation de Cannes cinéma, exploitant de salle et d’un autre cinéma partenaire, sur demande de l’AFCAE dans le cadre des 70 ans de l’association.
  • Partage des communications de Cannes Cinéma sur leurs réseaux

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