2016 — ATELIER CINEMA ET EXPERIMENTATIONS – UN CERTAIN REGARD

Un certain regard c’est un court métrage, un livre, une bande dessinée, une pièce sonore, une exposition photo.

Ce projet s’inscrit dans la continuité de ce que l’ADEEP a déjà réalisé : pièce radiophonique et création de livre à partir de l’imaginaire des enfants de 4 à 12 ans en incluant des jeunes autistes.

Cet atelier a été mené avec la complicité de Madeline Elhinger, Bastien Brechet et Léa Lançon, animateurs à la base de Loisirs.

“Que le rituel transmedia soit bon, qu’il soit juste et suscite une pratique consciente, pour que les récits puissent prendre vie”.

Contexte

La Centre de Loisirs Les Cigales est gérée par la Caf de Vaucluse. Il s’agit d’un parc de 14 hectares et peut accueillir jusqu’à 300-350 enfants de 3 à 12 ans. Véritable lieu de socialisation, ce centre, dans le cadre de son projet éducatif, favorise l’épanouissement social et culturel des enfants et leur permet l’apprentissage des règles de vie en collectivité.

Déroulé

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Linoa Lamour et Yann Vu présentent le projet de la semaine au groupe des 8/9 ans composé de 23 enfants et encadré par 3 animateurs.

Ce premier jour, on ne sait pas la forme que prendra le récit, tout ce que l’on sait c’est que le centre a choisi comme thème “Les Jeux Olympiques à Rio”. Linoa propose aux enfants de choisir une bande dessinée et de la lire… Ainsi à la question “pourquoi as tu choisi ce livre?”, chaque enfant expose la raison de son choix devant le groupe : le dialogue s’installe.

Pendant ce temps Yann Vu choisi un groupe de 4 enfants et les invite à le suivre dans l’immensité du parc du centre de loisir. Ce premier jour est consacré à l’image, il a environ 1 h par groupe pour faire acquérir de l’autonomie avec les appareils de photo numériques GH4 de chez Lumix et le FZ72 Panasonic.

Yann commence par leur énoncer cette phrase:
“J’entends et j’oublie, je vois et je me souviens, je fais et je comprends” _ Confucius

A l’étonnement de l’animatrice présente, il leur explique en détail ce que signifie cette phrase et va insuffler des mots comme l’objectif, l’objectivité en donnant des exemples concret. Tout en manipulant les appareils, les enfants vont peu à peu trouver le sens exact des mots. Tour à tour ils vont découvrir à travers leur regard le portrait, le paysage, l’image en contre plongée…

La première journée s’achève… Les enfants ont commencé à imaginer l’histoire avec Linoa, à l’écrire à la manière d’un scénario et ont pu se familiariser avec les outils de prise de vue.

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Les enfants finalisent le récit, la forme que prendra l’histoire se fera sur le modèle Kamishibai ce qui signifie « théâtre de papier ». C’est une technique de conte d’origine japonaise basée sur des images qui défilent dans un butaï (théâtre en bois), à trois portes. Un kamishibaï est composé d’un ensemble de planches cartonnées numérotées (entre 10 et 18 pour la plupart), racontant une histoire. Chaque planche met en scène un épisode du récit, le recto pour l’illustration, le verso réservé au texte dit par le narrateur. Les planches sont introduites dans la glissière latérale du butaï dans l’ordre de leur numérotation.

Yann, comme la veille, choisi un groupe de 4 enfants avec 1 animateur et les invite à le suivre dans le parc. Ce deuxième jour est consacré à la prise de son, il a environ 1 h par groupe pour faire acquérir de l’autonomie avec les enregistreurs numériques zoom H6.

En mettant les enfants en position d’écoute, tous ont la même réaction, comme s’ils écoutaient pour la première fois la diversité des bruits environnants… Une harmonie, une plénitude, un bien être…

Ainsi Yann peut leur parler de la sensibilité de l’oreille, de la censure ou de la subjectivité, de ce que l’on croit entendre, de l’interprétation… Ils écoutent, posent des questions, communiquent leurs impressions. Chaque enfant va ainsi prendre ses propres sons : enregistrement de pas dans les feuilles, de la rumeur, de leur propre voix…

La deuxième journée s’achève… Les enfants ont écrit l’histoire et ont imaginé chaque planche (scènes et dialogues) avec Linoa.

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Cette troisième journée est consacrée à la mise en scène de chaque planche avec Linoa en chef d’orchestre. Les enfants prennent les photos et les sons pour chaque scène.

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Les journées s’enchaînent, le rythme est soutenu. Les enfants, comme les animateurs sont totalement impliqués dans le projet. Il reste quelques scènes à tourner et tous les sons dialogués et divers bruitage.
Yann a installé un studio de postproduction image et son dans une salle choisie en amont avec les responsables du centre de loisir. Les enregistrements des voix se font en petit groupe.

Dans la soirée et une bonne partie de la nuit Linoa et Yann commence le montage image et son, heureusement bien aidé par le travail des enfants ou tout le travail de storyboard est finalisé.

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Le montage est bien avancé, il reste encore le travail de mixage et de mise en espace du son pour diffuser a l’ensemble des enfants du centre, le travail réalisé pendant la semaine par le groupe des 8/9 ans.

Réactions du public

Des applaudissements, des rires, des remerciements suffisent à nous satisfaire, mais plus que ça puisqu’il y aura lors d’une diffusion à Utopia Avignon la remise du DVD et du livre pour tous les participants.

Bilan

Cela fait la 2ème année que nous intervenons au centre de loisir “Les cigales”, une confiance réciproque s’est installé entre les intervenants ADEEP et l’équipe de direction du centre. Quand certains enfants vous dise merci, c’est que nos méthodes d’apprentissage de l’image et du son ont été assimilés et appréciés par l’ensemble du groupe, y compris les animateurs telle Madeline qui serait très heureuse de continuer cette aventure et donc rejoint l’ADEEP pour l’année 2017.