2015 — ATELIER PHOTOGRAPHIE – LA PHOTOGRAPHIE COMME LANGAGE

Découvrir la photographie, apprendre à photographier. Un travail sur la distance, l’espace, le près, le loin, le petit, le grand. Une redécouverte de l’espace de l’école par les élèves et à travers leur regard.

  • Dates : Janvier à Mars 2015
  • Durée : 9 heures
  • Séances : 6 séances de 1h30
  • Lieux : Ecole maternelle Copello (Marseille)
  • Intervenant(s) artistique(s) : Octavia de Larroche
  • Public concerné : 97 élèves (4 classes) de moyenne et grande sections de maternelle

Cet atelier a été mené avec la collaboration de Hakim Traikia, Isabelle Guien, Jackie Martinez et Sylvie Boher, instituteurs à l’école Copello.

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Paroles de l’intervenante

L’objectif de cet atelier est que l’enfant découvre la prise de vue : choisir, cadrer, puis déclencher sans bouger. La prise en main n’est pas évidente pour des enfants de cet âge, 4 et 5 ans, mais ils ont tous réussis à manipuler les appareils, connaître les différents boutons (mise en marche et déclencheur), viser …

De manière générale, je fais travailler sans flash, et sans le zoom, pour privilégier la sensibilité à la lumière et la notion de distance à son sujet.
Ils ont très bien compris aussi l’idée de cadrage, regarder d’abord, cadrer ensuite, puis bien se tenir immobile quand le choix est fait, et enfin appuyer sur le déclencheur sans faire bouger l’appareil photo.

C’est un vrai travail sur le regard, comment regarder, arriver à définir ce que l’on voit et ce que l’on veut montrer.

Nous avons utilisé deux appareils, un compact et un reflex.

Pour la première séance nous avons commencé par parler de ce qu’était la photo, et puis j’avais apporté un carton découpé, évidé : les enfants en le tenant à bout de bras et en regardant à travers peuvent comprendre ce que veut dire cadrer. Puis nous avons fait un exercice libre, où chacun photographiait ce qu’il voulait dans la classe. Un exercice qui oblige à regarder autrement l’espace qui nous entoure. Il était surprenant alors de constater encore la différence entre ce qu’ils disent vouloir photographier et ce qu’ils photographient réellement, une différence qui va diminuer au fur et à mesure des séances, quand le regard et la précision vont s’affiner.

A chaque nouvelle séance j’apporte les tirages photos de la séance précédente. Chacun doit retrouver la photo qu’il avait prise et nous parlons de ce que l’on voit et de comment est composée l’image.

Pour la deuxième séance, nous travaillons le portrait, les enfants se prennent en photo les uns les autres. Chacun choisit où il veut être pris en photo, et le photographe lui, choisit le cadrage : de plus ou moins près, on ne voit pas la même chose et on ne raconte pas la même chose non plus. Les enfants sont pris en photo ou avec leur doudou ou avec un jouet. Cet objet va ensuite devenir le sujet de toutes les photos.

Pour les séances qui ont suivit, chaque enfant choisissait à l’avance dans quel lieu de l’école il voulait prendre une photo de son objet.

Photo de l’objet tout seul, de près (la nature morte), puis la même photo, le même cadrage, mais avec l’enfant dans la photo (différence des échelles, détail de la personne), puis l’objet vu de très loin dans un plan très large (où l’objet apparaissait du coup très petit), et, avec le même cadrage, tous les enfants dans la photo (le vide / le plein).

La dernière séance était consacrée à la fabrication des albums, réalisés en accordéon qui peuvent se déplier pour être affichés ou posés. Les travaux réalisés tout au long des 5 séances prend une jolie forme qui se présente bien, et les différentes photos du doudou/jouet forment une petite histoire.

Enfin, une exposition de tous les travaux a eu lieu à la fin de l’année, et de grands tirages ont été collés sur les murs du préau.

Tout au long de l’atelier j’ai tenu un blog où étaient postées les photos prises par les enfants, ainsi que ce que j’ai appelé le « reportage » : comme j’apporte au moins 2 appareils photo, à chaque séance pendant qu’un élève « travaille », un autre peut prendre des photos du premier. Grâce à ce blog (à l’accès codé), les parents et proches des élèves pouvaient suivre les créations en cours.

C’était la première fois que je travaillais avec un public aussi jeune, et ça a été une vraie belle surprise : on peut les voir apprendre et évoluer à chaque nouvelle séance, quand on leur laisse le champ libre ils savent très bien ce qu’ils veulent, ils ont beaucoup d’idées et se sont saisis avec beaucoup d’imagination de l’appareil photo. Et le plaisir des élèves était grand. Par la suite, j’ai su que certains d’entre eux s’étaient chargés de prendre les photos de famille pendant les vacances ! Les enseignants aussi ont continué à utiliser la photographie par la suite dans leurs cours.